Extraits: (NB: ce dossier date... de 2004 !!)
"L’état exploiteur: concevoir ou participer à une exposition dans lieu public tel un centre d’art ou une salle d’exposition municipale, sans recevoir aucune rémunération est totalement anormal. Les arguments avancés sont généralement ceux du soutien à la création ou à la diffusion. Sous prétexte que l’on aide les plasticiens à montrer et parfois à produire des oeuvres il ne faudrait tout de même imaginer nécessaire de rémunérer l’activité qu’ils déploient comme du travail !
Ces arguments sont particulièrement pervers et contaminent nos relations professionnelles. La situation actuelle aliène le plasticien en le maintenant dans une relation d’exploitation de son travail (dans tous les sens) ; elle établit une confusion entre l’idée de promotion, d’aide sociale et de travail ; elle évacue la réalité singulière de toute intervention réalisée pour un lieu ; elle dénie le caractère professionnel de la relation entre le plasticien et le diffuseur public ; elle occulte le travail d’exploitation de l’oeuvre systématiquement mené par la structure culturelle en termes de communication, en termes d’édition et en termes de médiation en direction des publics. "
"Un chantage économique: des discours entendus à la DAP sont pour le moins étranges lorsqu’il s’agit de répondre à nos questions. En particulier celui qui consiste à dire qu’en cas de paiement des plasticiens il n’y aurait plus alors d’exposition possible. Un discours qui, en menaçant les plasticiens de les priver des moyens de monstration, utilise le chantage comme argument. C’est inacceptable: dès lors qu’il s’agit du théâtre ou encore de la musique n’importe quelle structure définit une ligne budgétaire en conséquence !"
"Nous mobiliser et mobiliser les élus: il s’agit de sortir d’une culture de la gratuité où l’on gère à bon compte nos activités. Ce qui nécessite de construire avec nos partenaires les modalités d’une relation professionnelle juste. Pour atteindre cet objectif, nous demandons à tous nos interlocuteurs de s’engager afin que ce droit de présentation publique soit enfin respecté dans les lieux qui dépendent directement ou indirectement des institutions régionales et des collectivités territoriales. Nous leur demandons d’intervenir auprès du Ministère de la Culture afin qu’il mette en œuvre un décret d’application à ce propos."
À voir aussi en fin de dossier, les exemples de tarifs pour rémunérer une expo, proposés par différentes sociétés qui gèrent les droits d'auteur (SAIF, ADAGP).